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Rémi Coignet, Trait d'union

JKG Odéon

3 février - 23 mars

Jean-Kenta Gauthier Odéon
5 rue de l'Ancienne-Comédie  75006 Paris


Vernissage: samedi 3 février, 16h - 19h
Horaires: mercredi - samedi, 14h - 19h

    Présentée du 3 février au 23 mars dans notre galerie d’Odéon, l’exposition Rémi Coignet, Trait d’union rassemble des travaux de Daniel Blaufuks, Raphaël Dallaporta et JH Engström qui rendent hommage à Rémi Coignet (1969-2023) et à son œuvre.


    Critique d’art, auteur, éditeur, penseur du livre d’artiste et d’une de ses manifestations récentes, le livre de photographies, Rémi était un ami de quinze ans. Témoin enjoué de la naissance de la galerie, il en fut aussi un soutien. Daniel Blaufuks, Raphaël Dallaporta, JH Engström sont trois artistes formidables que j’ai rencontrés grâce à Rémi et avec qui, au fil des années, nous avons entrepris de magnifiques projets qui, dans notre monde, produisent du sens et de la poésie.

    Le trait d’union est un signe typographique. Rémi était un homme de textes et sa mission fut de nous unir. Les trois œuvres présentées dans l’exposition entretiennent ainsi un lien manifeste avec cette dimension. Daniel Blaufuks (né en 1963, vit à Lisbonne) a recréé de son journal des pages dédiées à Rémi qu’il nous a envoyées dans une enveloppe que ce dernier lui avait adressée, comme un retour à l’envoyeur dont la galerie est une maison secondaire. Raphaël Dallaporta (né en 1980, vit à Paris), qui interroge l’obsession de notre société pour l’enregistrement, a caviardé de nombreuses pages des fameuses Conversations de Rémi Coignet pour n’en conserver que les courtes notes hors-champ, souvent des « rires », en mémoire de la vitalité de son ami et des instants de joie que beaucoup ont partagés avec lui. Les conversations de Rémi Coignet sont truffées d’indications qui s’apparent à des didascalies faisant de ces entretiens des scènes vivantes dans lesquelles l’auteur s’adresse directement au lecteur. JH Engström (né en 1969, vit à Montreuil) agrandit la photographie d’une page qu’il a dactylographiée à l’aide d’une machine enrayée répétant le mot « poetry » au point que le regardeur finit par lire « try poetry ». L’œuvre écrite de Rémi Coignet est une tentative de produire du sens, comme la poésie; et comme aime répéter Engström, seule la poésie nous survivra.

    Le trait d’union, c’était aussi pour Christian Boltanski (1944-2021) ce qui relie les dates de naissance et de décès, ce qui symbolise la vie. Rémi fut un grand admirateur de Boltanski dont l’œuvre immense prit la forme de nombreux livres d’artiste.


    Nous avons avec Rémi passé de nombreuses heures à discuter de la relation entre texte et image. Cette exposition, dont toutes les œuvres se nourrissent de cette articulation, nous l’avons au fond pensée ensemble. Nous la dédions chaleureusement à Marpessa, sa fille, et à Maria, son épouse, ainsi qu’à tous les amis de notre si cher Rémi.


 


(Jean-Kenta Gauthier, janvier 2024)

Communiqué de presse